• Le sarcophage mérovingien

    Sur le site de l'ancienne église, des fouilles ont été menées mettant à jour un sarcophage mérovingien.

    La dynastie mérovingienne : elle couvre en Gaule la période de 481 à 751. Les Francs prennent le pouvoir avec Clovis 1er qui fut le premier roi de tous les francs et fondateur de la dynastie mérovingienne.

    Notre région possède de nombreuses nécropoles mérovingiennes comme l’une des plus vastes d’Europe celle de Vicq avec 5000 tombes ou Maule avec 943 tombes et à Saint-Germain de la Grange où le président de l’Association de Recherches Archéologiques du Canton de Montfort L'Amaury et de son Environnement (ADRACHME), Philippe Joubert, archéologue, a découvert, avec son équipe,  un sarcophage mérovingien, lors de travaux d’urbanisation entrepris près du monument aux morts et à l’emplacement de l’église. 

    Dans ce même périmètre ont été mis à jour des ossements ; mais la présence d’un cimetière, concomitant à l’église, reste à l’état d’hypothèse.

    "La présence de ce sarcophage a été découverte au point  de nivellement général de 109,33 mètres (N.G.F.), les couches superficielles présentent les restes de démolition de l’église, sur une épaisseur de 50 centimètres.                    . 
    Le sarcophage de plâtre a été découvert à 1,10 mètre de profondeur. Cette sépulture est orientée est-ouest, la tête à l’ouest. Elle est pratiquement intacte dans son tiers inférieur, côté sud et ouest. Le plâtre était coulé dans un moule en bois, les faces internes de la cuve portent l’empreinte des planches de coffrage, du fond et des bords. Une pierre d’angle de calage en calcaire local servait probablement à maintenir les planches lors du coulage de plâtre. On peut donc conclure à une fabrication sur place. Le côté sud montre une décoration externe de cannelures horizontales remontant perpendiculairement aux extrémités.  Le panneau de moulage a été certainement fabriqué et décoré en atelier, puis amené sur place. En revanche, le panneau de tête ne présente aucune décoration.  

    Le fond au niveau de la tête montre un oreiller de plâtre, beaucoup plus épais que le reste fort décomposé, et semble avoir été coulé en même temps que les parois. Les quelques pièces osseuses restant en place (une partie de l’occipital, fémur, ilion et sacrum) semblent appartenir à un adulte d’une taille d’environ 1,70 m inhumé en décubitus dorsal.

    Une anomalie des apophyses épineuses sacrées, entraînant un dédoublement des ligaments inter épineux a pu provoquer des ennuis statiques lombaires chez cet individu.
    De nombreux morceaux de métal peuvent provenir d’une épée. Une boucle de ceinturon, retrouvée sans ardillon, semble confirmer l’appartenance à la période mérovingienne. On pourrait évoquer le VIIème et VIIIème siècle, époque à laquelle les sarcophages décorés apparaissent très nombreux.
    Enfin, si l’on reporte le plan de l’église positionnée sur la carte des chasses royales sur le plan topographique actuel, on constate que le sarcophage est situé parallèlement à la nef nord de l’église, et perpendiculairement au transept côté ouest.

    En conclusion, la découverte accidentelle de ce sarcophage pose, plus de questions qu’elle ne peut en résoudre. En effet, les nombreux ossements dégagés antérieurement et ce sarcophage laissent supposer l’existence d’une nécropole. La présence d’une église à proximité laisse envisager une concordance, peut-être contemporaine, entre ces deux faits. Mais cela reste une supposition, qui ne pourra être affirmée que par la fouille exhaustive de l’emplacement de l’église et de son périmètre immédiat."

                                              Rapport de M. Philippe JOUBERT

    Pour conclure, les rites funéraires mérovingiens sont un mélange de coutumes d’origines germanique et romaine. A l'origine, les funérailles sont organisées par les familles, sans intervention de L’Eglise. Au cours des 7ème et 8ème siècles, l'Eglise prend le contrôle du domaine funéraire. Les cimetières isolés en pleine campagne sont peu à peu abandonnés. Les sépultures sont alors disposées autour des églises, au sein même des villages.